Voilà bientôt dix ans que Fred Krembel, alias Bravo Brian, distille son électro-pop. Le Belfortain sortira en octobre son deuxième album studio.
C'est au lycée que Fred Krembel, bientôt Bravo Brian, commence à jouer de la musique, d'abord en chantant – ou plutôt en criant – dans différents groupes de métal. Il multiplie les collaborations entre 1999 et 2013, et accompagne en tournée le groupe de rock indépendant Electric Electric comme roadie en 2009. À leur contact, il décide de se lancer en solo.
« Au culot », comme il dit, il fait la première partie du groupe lors de 13 dates sur 14, dans des configurations diverses et parfois très variées. « Il m'est même arrivé de jouer dans les toilettes », raconte-t-il le sourire aux lèvres. Au milieu de la tournée, de passage à Poitiers, il tombe sur une affiche de Brian Joubert, le patineur artistique local champion d'Europe, sur laquelle figure en gros le message « Bravo Brian ». Déclic.
Un savant mélange de premier et de second degré
Une démo et un album plus tard, il continue de jouer sa musique « rétro sur des machines récentes ». Un synthé, une boîte à rythme, un bandeau dans les cheveux et une moustache qu'il porte fièrement : le style minimaliste de Bravo Brian est efficace. Sonorités 80' et inspirations modernes, humour et mélancolie, l’électro-pop de Fred Krembel raconte ses joies et ses peines. « Je travaille au contact de gens qui vont mal, donc j'essaie d'exprimer une musique plutôt gaie. J'ai vachement plus envie de légèreté que de délivrer un message ou de dire aux gens ce qu'ils ont à faire », explique l'éducateur spécialisé dans un centre d'accueil pour personnes dépendantes. En français, en anglais ou en allemand, il accorde moins d'importance aux paroles qu'aux sonorités.
Sa musique, dans un style « déconne » assumé, est un savant mélange de premier et de second degré, « comme ça, chacun la prend comme il veut ». Sur scène avec son look de professeur d'aérobic, comme dans « Close to me », son unique chanson clipée, où il chante certains passages vêtu d'un haut en résille, le chanteur se prend rarement au sérieux.
Pour ses compositions, Fred travaille en solitaire, même s'il convoque de temps en temps quelques unes de ses nombreuses relations à la batterie, aux choeurs ou à la basse. Ses albums, il les produit seul, sans label ni maison de disques, mais recueille les avis de ses potes. « Ils me connaissent vraiment, ils savent où je veux aller. » Pour l'album à venir, il a testé ses compositions sur son fils de deux ans. « Je voulais voir quels morceaux le faisaient danser et, globalement, on était d'accord. »
Son nouvel album, « Douleurs Fantômes », sortira début octobre. « Il est prêt, il ne manque plus que la pochette. » Le titre, d'abord envisagé comme nom de groupe, exprime ses angoisses passées. « Je voulais utiliser la tristesse pour en faire quelque chose de beau. » Sur cet opus, les sonorités sont plus travaillées. « On a bossé différemment. Je ne supporte plus l'ancienne boîte à rythme. » On y trouvera même un slow, volonté de l'artiste de s'orienter vers quelque chose de plus pop. « Je compose comme dans le rock : je cherche un riff qui me plaît, puis je pose la batterie dessus et je finis par la voix. »
« Les concerts me démangent à mort ! »
S'il apprécie le travail de studio, Bravo Brian est définitivement un musicien live. Chez lui, en Alsace, partout en France et même à l'étranger. Sollicité autant pour des afters de concert rock que pour des befores de soirées électro, le chanteur au carnet d'adresse impressionnant accumule les expériences et les rencontres. « Les concerts me démangent à mort », explique celui qui n'a plus joué sur scène depuis près d'un an.
En attendant la sortie de l'album, il se produira sur scène le 21 septembre à la Maison Mimir de Strasbourg, un espace social autogéré. L'occasion de tester son set à la maison. D'ici là, les impatients se consoleront avec « Lake of Spaces », le premier et unique single déjà proposé à l'écoute sur le site de partage de musique Bandcamp.
Boris Granger